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Suisse (Genève) 77
RAPPORT TRIMESTRIEL DE STATISTIQUES SANITAIRES MONDIALES
1992 - VOLUME 45, NUMERO 2/3
LES MALADIES TRANSMISSIBLES: EPIDEMIOLOGIE ET LUTTE
93.77.01 - anglais - D.A.P. BUNDY, A. HALL,
G.F. MEDLEY, WHO Collaborating Centre for the Epidemiology for
Intestinal Parasitic Infections, Imperial College, London (R.U.),
et L. SAVIOLI, Programme on Intestinal Parasitic Infections,
Division of Communicable Diseases, WHO, Geneva (Suisse)
Evaluation des mesures de lutte contre les parasitoses
intestinales (Evaluating Measures to Control Intestinal Parasitic
Infections) (p. 168-179)
Les parasitoses intestinales comptent parmi les infestations les
plus courantes dans les pays en développement, mais les moyens
dont on dispose pour les combattre sont des plus limités. Une
évaluation soigneuse des mesures de lutte est essentielle pour en
assurer la rentabilité. L'évaluation des effets de la lutte contre
les helminthes et les protozoaires intestinaux suppose la
connaissance des différents aspects que peut revêtir
l'épidémiologie de ces deux groupes de parasites. La dynamique de
la transmission des principales helminthiases et la morbidité
qu'elles suscitent dépendent de l'importance de la charge
parasitaire. C'est donc l'intensité de l'infestation, que l'on
peut apprécier par la détermination de la densité moyenne des
oeufs de parasites dans des échantillons de selles, qui constitue
le paramètres à prendre en considération pour évaluer l'impact des
mesures de lutte sur la morbidité et la transmission. L'estimation
de l'intensité est exceptionnellement sensible à la taille et à la
structure démographique de l'échantillon de population choisi pour
l'évaluation. Dans le cas des principales protozooses, l'intensité
estimative n'offre guère d'intérêt et c'est la prévalence qui
constitue le paramètre important pour l'évaluation. Comme la
prévalence présente une hétérogénéité selon l'âge et dans
l'espace, hétérogénéité qui peut être caractéristique de l'espèce,
il est nécessaire de s'arranger pour que l'échantillon ait une
structure uniforme, encore que ce facteur soit moins déterminant
que dans le cas des helminthes. (PAYS EN DEVELOPPEMENT, SANTE,
MORBIDITE)
93.77.02 - anglais - Michel GARENNE, Caroline
RONSMANS, Center for Population and Development Studies, Harvard
University, Cambridge, MA (E.U.), et Harry CAMPBELL, Consultant in
Public Health (Child Health), Fife County Health Board, Scotland
(R.U.)
Ampleur de la mortalité due aux affections aiguës des voies
respiratoires chez les enfants de moins de 5 ans dans les pays en
développement (The Magnitude of Mortality from Acute Respiratory
Infections in Children under 5 Years in Developing Countries) (p.
180-191)
Cet article passe en revue les données disponibles concernant la
mortalité actuelle par affection aiguë des voies respiratoires (ou
infection respiratoire aiguë - IRA) chez les enfants de moins de 5
ans dans les pays en développement, et établit une comparaison
avec la situation en Europe avant 1965. Le rôle des décès par IRA
a diminué à partir de 1950, avec la généralisation de l'usage des
antibiotiques. Dans les pays en développement, le rôle de la
mortalité par IRA paraît similaire à ce qu'il était jadis en
Europe. La répartition par âge est très nette. En valeur absolue,
c'est au cours de la période néonatale que la mortalité par IRA
est la plus forte; elle diminue ensuite avec l'âge. Les IRA, et en
particulier les pneumonies, sont la cause initiale d'environ 18%
des décès dans les pays en développement. Elles sont une
complication fréquente de la rougeole et de la coqueluche; on les
rencontre fréquemment aussi après d'autres infections, ou
associées à la malnutrition grave. Il n'y a dans les pays en
développement que très peu de données qui puissent fournir des
estimations finales sur le rôle des IRA dans la mortalité des
enfants de moins de 5 ans. Toutefois, le chiffre qu'indique l'OMS
- 1 décès sur 3 dû ou associé aux IRA - doit être assez proche de
la réalité. (PAYS EN DEVELOPPEMENT, OMS, MORTALITE JUVENILE,
PNEUMONIE)
93.77.03 - anglais - Gunther F. CRAUN,
Virginia Polytechnic Institute and State University, Blacksburg,
VA (E.U.)
Flambées de maladies à transmission hydrique aux Etats-Unis
d'Amérique: causes et prévention (Waterborne Disease Outbreaks in
the United States of America: Causes and Prevention) (p. 192-199)
Au cours des dix dernières années, 291 flambées de maladies à
transmission hydrique ont été signalées aux Etats-Unis, 43% dans
les réseaux publics d'adduction d'eau, 33% dans d'autres réseaux,
14% suite à l'ingestion d'eau polluée dans des zones de loisirs et
10% d'eau de sources privées. Plusieurs poussées importantes de
maladies à transmission hydrique sont survenues, mais la plupart
du temps dans de petites collectivités. Dans chaque circonstance,
le nombre de cas enregistrés dans des réseaux non publics était
beaucoup plus important qu'au cours de toute autre période
antérieure. L'augmentation de flambées épidémiques survenant dans
des réseaux d'eaux souterraines désinfectées peut être due: i) à un
recours pour éliminer les sources de pollution ou ii) à l'absence de
systèmes efficaces de désinfection en continu. En ce qui concerne
les eaux de surface, les flambées épidémiques surviennent
principalement en raison de l'insuffisance ou de l'interruption de
la désinfection dans des réseaux dépourvus de systèmes de
filtration, mais une augmentation importante a récemment été
observée dans des réseaux dotés de systèmes de filtration. Dans
les réseaux publics, la plupart des flambées ont été provoquées
par une mauvaise désinfection des eaux de surface (28%) et par la
contamination de l'eau des réseaux de distribution (24%),
principalement lors de raccordements ou de la réparation des
conduites d'eau. Dans les autres réseaux, la presque totalité des
flambées (77%) ont été provoquées par des eaux souterraines
contaminées. (ETATS-UNIS, EAU, POLLUTION DE L'EAU, MORBIDITE)
93.77.04 - anglais - F.-X. MESLIN, Veterinary
Public Health, Division of Communicable Diseases, WHO, Geneva
(Suisse)
Surveillance et lutte contre les nouvelles zoonoses (Surveillance
and Control of Emerging Zoonoses) (p. 200-207)
Par "nouvelles" zoonoses, on entend des zoonoses qui sont dues
soit à des agents apparemment nouveaux, soit à des micro-
organismes dont l'existence était déjà connue, mais qui
apparaissent dans des lieux ou dans des espèces où la maladies
était jusqu'alors inconnue. Maladies associées à des modifications
des pratiques agricoles et commerciales et des habitudes des
consommateurs. Les maladies intestinales d'origine bactérienne
dues à Salmonella enteritidis et à Escherichia coli 0:157 sont des exemples d'infections
associées à des modifications affectant les pratiques agricoles et
les habitudes des consommateurs. Maladies associées à des
modifications environnementales influant sur les réservoirs, les
vecteurs et/ou les espèces atteintes: les grands travaux
d'aménagement des ressources hydrauliques (barrages, installations
d'irrigation) ont introduit la fièvre de la Vallée du Rift à Rosso
(Mauritanie) et la leishmaniose cutanée dans des pays d'Afrique
septentrionale. Les épisodes de rage humaine survenus à la suite
de contacts avec de chauve-souris infectés au Pérou et au Brésil
fournissent une illustration des changements qui peuvent se
produire dans les cacractéristiques du vecteur et des populations
atteintes. Agents pathogènes acquérant de nouvelles propriétés par
des mécanismes d'adaptation, de mutation et de recombinaison: en
Chine septentrionale, il a récemment été décelé un type nouveau de
virus de grippe équine, dont les caractéristiques antigéniques
diffèrent de celles des souches de grippe humaine et équine en
circulation. Le depistage précoce de nouvelles maladies exige que
la surveillance soit renforcée au niveau mondial. A cette fin, il
faudrait consolider le réseau existant des centres collaborateurs
de l'OMS, en particulier de ceux qui sont implantés dans des pays
tropicaux en développement, en leur fournissant une technologie
appropriée et en formant leur personnel au dépistage et à
l'identification des agents pathogènes. Les laboratoires hautement
spécialisés auraient un rôle de soutien et de référence. (MALADIE,
MORBIDITE, OMS)
93.77.05 - français - Silvère SIMEANT,
Division de la Surveillance épidémiologique et Appréciation de la
Situation sanitaire et de ses Tendances, OMS, Genève (Suisse)
Choléra 1991 - vieil ennemi, nouveau visage (p. 208-219)
Les caractéristiques des épidémies de choléra du XIXe siècle sont
rappelées. L'extension, l'incidence et la létalité de la maladie
au cours de la septième pandémie sont décrites. La situation
épidémiologique mondiale et sa tendance fin 1991 sont analysées.
L'épidémiologie du choléra est revue en soulignant les facteurs
qui peuvent expliquer le profil moins dramatique du choléra
aujourd'hui. Le rôle joué par l'eau, les aliments et le contage
direct dans la transmission du choléra au cours des 20 dernières
années est revu à la lumière d'études récentes et avec des
références spécifiques à l'épidémie qui frappe l'Amérique latine.
Dans ce dernier continent, l'émotion intense suscitée par la
maladie a été le catalyseur d'actions vigoureuses qui pourraient
engendrer des progrès significatifs et durables dans le domaine de
la santé. (AMERIQUE LATINE, CHOLERA, EPIDEMIE)
93.77.06 - anglais - James CHIN, Maria-Antonia
REMENYI, Florence MORRISON, Forecasting and Impact Assessment
Unit, Office of Research, Global Programme on AIDS, WHO, Geneva
(Suisse), et Rudolfo BULATAO, Population, Health and Nutrition
Division, World Bank, Washington, DC (E.U.)
Epidémiologie du VIH/SIDA au niveau mondial et projections de son
impact démographique en Afrique (The Global Epidemiology of the
HIV/AIDS Pandemic and its Projected Demographic Impact in Africa)
(p. 220-227)
Dans l'état actuel de son évolution, l'épidémiologie du VIH/SIDA
au niveau mondial se caractérise par une pandémie affectant
principalement les hétérosexuels, notamment dans les pays en
développement. Le présent article récapitule les données sur la
pandémie en ce début des années 90; il donne des estimations et
des projections à court terme de la mortalité imputable au SIDA et
de l'impact démographique de cette maladie dans un pays imaginaire
de l'Afrique au sud du Sahara; enfin, il expose les principaux
problèmes que pose la modélisation à longue échéance de l'impact
démographique de la pandémie. (AFRIQUE, SIDA, EPIDEMIE, MORTALITE,
MORBIDITE, PROJECTION)
93.77.07 - anglais - A. MEHEUS et G.M. ANTAL,
Sexually Transmitted Diseases, Global Programme on AIDS, WHO,
Geneva (Suisse)
Les tréponématoses endémiques: pas encore d'éradication (The
Endemic Treponematoses: Not Yet Eradicated) (p. 228-237)
Les tréponématoses endémiques qui comprennent le pian, le béjel
(syphilis endémique) et la pinta constituent un groupe
d'infections potentiellement invalidantes ou défigurantes qui
frappent avant tout l'enfant dans les régions tropicales et
subtropicales. Beaucoup de pays n'ayant pas intégré de mesures de
lutte actives aux services de santé ruraux, on a assisté à une
extension et à un renforcement progressifs des réservoirs à
tréponèmes ainsi qu'à la résurgence de foyers de transmission
accrue, notamment dans les communautés où les normes d'hygiène et
de soins de santé restent peu développées. Les régions les plus
touchées par la résurgence sont l'Afrique centrale et occidentale.
Ces dernières années, plusieurs pays, par exemple le Ghana, la
Côte-d'Ivoire et le Mali, ont lancé de nouveaux efforts de lutte
en rattachant souvent la lutte contre le pian ou la syphilis
endémique à d'autres programmes de santé publique. En Afrique
centrale, les groupes itinérants de pygmées sont encore très
touchés par le pian. Au Tchad, au Soudan et en Ethiopie, certaines
indications témoignent de la persistance de foyers de
tréponématoses endémiques. En Méditerranée orientale, le béjel a
été éliminé dans la plupart des zones, mais des foyers d'infection
ont été signalés dans des villages reculés du Pakistan, et il est
possible que la transmission de la syphilis endémique subsiste
chez les nomades de la péninsule arabique. Les responsables de la
santé en Asie du Sud-Est et dans les îles du Pacifique ont fait
état de foyers de pian qui se maintiennent dans sept Etats Membres
au moins. En Indonésie, des foyers d'infection très dispersés
subsistent notamment en Irian Jaya, dans les Moluques, à Sumatra
et à Kalimantan. Dans les Amériques, l'incidence du pian est très
faible et seuls des foyers réduits subsistent au Suriname, en
Guyane, en Colombie et dans certaines îles des Caraïbes. (PAYS EN
DEVELOPPEMENT, MALADIE ENDEMIQUE, SYPHILIS, MALADIE TROPICALE,
ENFANT)
93.77.08 - anglais - Artur GALAZKA, Expanded
Programme on Immunization, WHO, Geneva (Suisse)
La lutte contre la coqueluche dans le monde (Control of Pertusis
in the World) (p. 238-247)
Les statistiques montrent que la coqueluche reste une maladie
importante de la première et de la deuxième enfance, en
particulier chez les sujets mal immunisés. Dans le monde
industrialisé, où la maladie était jusqu'ici bien maîtrisée, un
certain nombre de problèmes ont surgi. Dans les pays en
développement, la couverture des nourrissons par les trois
premières doses de vaccin DTC dépasse 80%, mais on constate des
différences notables selon les régions et les pays, voire à
l'intérieur d'un même pays. De nombreux facteurs peuvent expliquer
que, dans certains pays, on ne parvienne pas à assurer ni à
maintenir une bonne couverture vaccinale: faiblesses dans la
gestion des services de vaccination, occasions manquées de
vacciner des enfants en âge de l'être, enfin mères trop mal
informées et motivées pour revenir faire achever la série
d'injections. Il est nécessaire de rassembler davantage de données
sur la situation épidémiologique actuelle de la coqueluche,
notamment en ce qui concerne la distribution par âge des cas dans
les pays en développement, afin d'étendre le principe du rappel
chez les enfants de plus d'un an. (ENFANCE, MALADIE CONTAGIEUSE,
VACCINATION)
93.77.09 - anglais - Cynthia WHITMAN, Expanded
Programme on Immunization, WHO, Geneva (Suisse) et al.
Progrès réalisés vers l'éradication mondiale du tétanos néonatal
(Progress towards the Global Elimination of Neonatal Tetanus) (p.
248-256)
Le tétanos néonatal (TN) a coûté la vie à plus de 433.000
nourrissons en 1991 et il sévit à l'état endémique dans 90 pays.
Le TN constitue toujours parmi les maladies sujettes à déclaration
obligatoire, une de celles qui sont le plus fortement sous-
enregistrées, et l'on considère qu'en 1990 les systèmes courants
de notification n'ont identifié que 4% du nombre estimatif des
cas. D'après les estimations de l'OMS, la vaccination par
l'anatoxine tétanique et l'application de pratiques d'accouchement
hygiéniques ont réussi à prévenir plus de 793.000 décès de
nourrissons en 1991. Parmi les décès de nouveau-nés dus au TN en
1991, 80% sont survenus en Asie du Sud-Est et en Afrique. 80% des
décès par TN qui se produisent dans le monde sont originaires de
neuf pays sur les 90 où le TN est endémique. On estime que la
moitié des femmes vivant dans des pays en développement risquent
d'accoucher dans de mauvaises conditions d'hygiène et de voir leur
bébé mourir du TN. En collaboration avec les , l'OMS a élaboré un
protocole destiné à aider les pays à évaluer rapidement les échecs
présumés de la vaccination antitétanique et à vérifier
l'activitité de l'anatoxine. (OMS, MALADIE A DECLARATION
OBLIGATOIRE, MORTALITE NEONATALE, ACCOUCHEMENT)
93.77.10 - anglais - Division of Control of
Tropical Diseases, WHO, Geneva (Suisse)
Situation du paludisme dans le monde, 1990 (World Malaria
Situation, 1990) (p. 257-266)
Il est difficile de connaître avec exactitude l'incidence mondiale
du paludisme car, dans les régions de très forte endémicité, la
déclaration est particulièrement incomplète. L'incidence mondiale
estimative du paludisme est de près de 120 millions de cas
cliniques par an et le nombre de porteurs du parasite de presque
300 millions. Environ 75% des cas sont concentrés dans neuf pays
qui sont, par ordre décroissant, l'Inde, le Brésil, l'Afghanistan,
le Sri Lanka, la Thaïlande, l'Indonésie, le Viet Nam, le Cambodge
et la Chine. En outre, les cas se regroupent dans certaines
régions de ces pays. Sur une population mondiale totale d'environ
5,3 milliards de personnes, 3,1 milliards (59%) vivent dans des
zones indemnes de paludisme; 1,7 milliard (32%) vivent dans des
régions où le paludisme endémique a été considérablement réduit,
voire éliminé, mais où la transmission a repris et la situation
est instable ou en voie de dégradation. Les régions où le
paludisme demeure à l'état endémique sans changement fondamental,
et où aucun programme de lutte antipaludique n'a jamais été mis en
oeuvre, comptent 500 millions d'habitants (9%) et se situent
principalement en Afrique tropicale. C'est en Afrique que la
mortalité palustre est de loin la plus importante; les estimations
sont très variables: pour la région africaine de l'OMS, on fait
état en 1991 de 800.000 décès d'enfants par an. D'après certaines
indications, la mortalité chez l'enfant a régressé dans quelques
zones grâce à la très large utilisation des antipaludiques, à
l'amélioration de l'éducation et au développement social. Il n'y a
que quelques pays où l'on n'ait pas fait état d'une résistance à
la chloroquine. Au vu de l'évolution rapide de cette résistance en
Afrique, on risque de ne plus pouvoir être à même d'assurer un
traitement approprié en milieu rural. La résistance à
l'association sulfadoxine/pyriméthamine a fait son apparition en
Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud et, par places, en Afrique. En
Thaïlande, les cas rebelles au traitement par la méfloquine
pourraient atteindre 50% et la sensibilité à la quinine diminue
également dans certains secteurs des régions de Thaïlande et du
Viet Nam. (PAYS EN DEVELOPPEMENT, PALUDISME, MALADIE TROPICALE)
93.77.11 - anglais - P. DESJEUX,
Trypanosomiases and Leishmaniases Control, Division of Control of
Tropical Disease, WHO, Geneva (Suisse)
Les leishmanioses humaines: épidémiologie et aspects de santé
publique (Human Leishmaniases: Epidemiology and Public Health
Aspects) (p. 267-275)
Les leishmanioses sont des maladies parasitaires causées par
différentes espèces de leishmania, protozoaires transmis par la
piqûre d'insectes hématophages, les phlébotomes. Les hôtes
réservoirs sont soit l'homme (cycle anthroponotique), soit des
animaux domestiques ou sauvages (cycle zoonotique). La maladie se
présente chez l'homme sous quatre formes cliniques principales:
viscérale, cutanée, cutanéomuqueuse et cutanéodiffuse.
Actuellement les leishmanioses, prévalentes dans quatre
continents, sont endémiques dans 82 pays (21 du Nouveau monde, 61
de l'Ancien monde). On estime l'incidence annuelle à environ
600.000 nouveaux cas cliniques, officiellement signalés, avec une
prévalence globale de 12 millions de cas et une population à
risque de 350 millions de personnes environ. Toutefois, il
apparaît clairement que le nombre de cas officiellement signalés
représente une large sous-estimation du problème. Les
leishmanioses représentent un frein au développement, une charge
pour les pays en termes d'affaiblissement de la population active,
du coût élevé du traitement qui dépasse souvent, à lui seul, le
budget global des soins de santé primaires (60-120 $ des EU par
malade) et du retard dans les programmes de développement rural.
Les leishmanioses peuvent être contrôlées en s'attaquant aux
différents éléments du cycle de transmission. Dans tous les
foyers, la détection passive des cas, suivie de leur traitement et
de la notification, doit constituer la base de tout programme de
lutte. (OMS, MALADIE PARASITAIRE)
93.77.12 - anglais - A. MONCAYO,
Trypanosomiases and Leishmaniases Control, Division of Control of
Tropical Disease, WHO, Geneva (Suisse)
Les maladies de Chagas: épidémiologie et perspective d'une
interruption de la transmission aux Amériques (Chagas Disease:
Epidemiology and Prospects for Interruption of Transmission in the
Americas) (p. 276-279)
La trypanosomiase américaine, ou maladie de Chagas, est une
parasitose due à un hémoflagellé, Trypanosoma cruzi. L'infestation de
l'homme n'a lieu qu'aux Amériques, où elle est très répandue dans
les zones périurbaines et rurales des pays tropicaux et
subtropicaux, du Mexique à l'Argentine et au Chili. La
transmission à l'homme et aux mammifères s'effectue principalement
par l'intermédiaire d'insectes, des punaises du genre triatome.
Plusieurs enquêtes sérologiques montrent que la prévalence globale
de l'infestation est de 16 à 18 millions. Dans une proportion
pouvant atteindre 30%, les sujets infestés voient leur état
évoluer vers la maladie de Chagas chronique caractérisée par des
lésions au niveau du coeur et des viscères creux. On peut diviser
les pays d'endémie en quatre groupes en fonction de plusieurs
indicateurs tels que le nombre de cas humains confirmés, la
prévalence de la séropositivité chez les donneurs de sang et parmi
la population, la présence de vecteurs et de réservoirs de
l'infestation, et l'existence où l'absence d'une action coordonnée
en vue de la lutte contre la maladie. (MEXIQUE, ARGENTINE, CHILI,
MALADIE PARASITAIRE, MALADIE CHRONIQUE)
93.77.13 - anglais - Harry F. HULL et Nicholas
A. WARD, Expanded Programme on Immunization, WHO, Geneva (Suisse)
Vers l'éradication mondiale de la poliomyélite (Progress towards
the Global Eradication of Poliomyelitis) (p. 280-284)
En 1988, l'Assemblée mondiale de la Santé s'est fixé pour objectif
d'éradiquer d'ici l'an 2000 la poliomyélite à l'échelon mondial.
La stratégie actuellement menée par l'OMS en vue de cette
éradication repose, au-delà de la vaccination systématique par le
vaccin buccal, sur trois actions fondamentales. Il s'agit: i) d'une
surveillance meilleure de la maladie, ii) de la mise en place d'un
réseau mondial de laboratoire, et iii) de stratégies de vaccination
complémentaires avec des campagnes de vaccination de masse à
l'échelon national, ou visant localement des groupes déterminés.
L'éradication de la poliomyélite de la région des Amériques est
proche et peut-être déjà réalisée. Dans les autre régions, le
nombre de cas déclarés de poliomyélite est en recul, en grande
partie grâce à une forte couverture vaccinale. (OMS, POLIOMYELITE,
MALADIE INFECTIEUSE)
93.77.14 - anglais - C. John CLEMENTS,
Expanded Programme on Immunization, WHO, Geneva (Suisse) et al.
Epidémiologie de la rougeole (The Epidemiology of Measles) (p.
285-291)
La rougeole est une maladie extrêmement contagieuse qui
conditionne en grande partie la survie des enfants, en particulier
dans les pays en développement. Il est important de comprendre
l'épidémiologie de cette maladie du fait qu'elle est capable de
changer rapidement avec l'accroissement de la couverture
vaccinale. Il y a encore beaucoup de progrès à faire dans la
connaissance de cette épidémiologie et la recherche des meilleures
stratégies d'administration de vaccin antirougeoleux. Toutefois,
il est évident qu'on peut faire des progrès considérables dans la
prévention de la morbidité et de la mortalité rougeoleuses en
s'appuyant sur les connaissances existantes, en utilisant les
vaccins actuels et en appliquant des thérapeutiques éprouvées. Il
est possible que les recherches de la prochaine décennie
débouchent sur des vaccins plus efficaces utilisables dans les
programmes de vaccination. La connaissance des données
fondamentales de l'épidémiologie de la rougeole doit servir de
base à des mesures de lutte efficaces. (MALADIE CONTAGIEUSE,
ROUGEOLE, VACCINATION)
93.77.15 - anglais - Scott B. HALSTEAD,
Rockefeller Foundation, New York, NY (E.U.)
La pandémie de dengue du XXe siècle: besoin de surveillance et de
recherche (The 20th Century Dengue Pandemic: Need for Surveillance
and Research) (p. 292-298)
La dernière décennie du XXe siècle au vu Aedes aegypti et les quatre
virus de la dengue s'étendre à presque tous les pays du monde
tropical. Quelque 2 milliards de personnes vivent dans des régions
où la dengue est endémique, affectant chaque année plusieurs
dizaines de millions d'entre elles. Des pandémies de dengue
avaient déjà été observées aux XVIIIe et XIXe siècles: elles ont
été endiguées grâce à des campagnes de démoustications dirigées
contre Aedes aegypti et à l'émélioration de l'urbanisme. Près de 3
millions d'enfants présentant ce syndrome ont été hospitalisés au
cours des trois décennies écoulées, principalement en Asie du Sud-
Est. Les flambées qui ont éclaté récemment dans les îles du
Pacifique, en Chine, en Inde, au Sri Lanka, à Cuba et au Venezuela
montrent combien la transmission de la dengue est intense et sa
propagation rapide. L'ampleur de la pandémie actuelle exige qu'on
améliore de toute urgence le système de veille avancée mis en
place par l'OMS et ses Etats Membres et qu'on se donne les moyens
d'étudier la pathogenèse de la maladie. Un point crucial pour la
recherche est de savoir pourquoi la maladie ne se produit pas
toujours après une deuxième infection. On a proposé deux réponses:
1) l'existence d'un gène de résistance chez l'homme, 2) l'existence
de de la dengue. De quelle manière une deuxième infection par le
virus de la dengue entraîne-t-elle une maladie grave? Une étude
récente menée en Thaïlande incite à penser que lorsque les
anticorps qui subsistent après une première infection sont
capables de neutraliser, même faiblement, un deuxième type viral,
la deuxième infection se produit effectivement mais sa gravité est
amoindrie et la maladie est bénigne. (OMS, MALADIE TROPICALE,
MALADIE ENDEMIQUE, EPIDEMIE)
93.77.16 - anglais - Akira IGARASHI,
Department of Virology, Institute of Tropical Medicine, Nagasaki
University, 1-14 Bunkyo-machi, Nagasaki 852 (Japon)
L'encéphalite japonaise: épidémiologie et lutte (Epidemiology and
Control of Japanese Encephalitis) (p. 299-305)
L'encéphalite japonaise reste à l'état endémo-épidémique dans
plusieurs pays de l'Asie de l'Est, du Sud-Est et du Sud. Au Japon,
la maladie est maîtrisée depuis les années 70 grâce à des
campagnes de vaccination de masse avec un vaccin inactivé préparé
sur cerveau de souris et à la réduction des populations de
moustiques vecteurs. Le traitement à grande échelle des rizières
par des insecticides a permis de réduire la densité des vecteurs,
mais celle-ci recommence à croître depuis les années 80, par suite
de la résistance développée par les moustiques. En République de
Corée, le nombre de cas d'encéphalite japonaise a amorcé un recul
sensible à partir de 1983, également par suite de campagnes de
vaccination de masse au moyen du vaccin préparé sur cerveau de
souris. En revanche, d'importantes flambées se produisent encore
en Chine. On a mis au point un vaccin préparé sur cellules rénales
de hamster qui est utilisé pour la vaccination humaine. Dans ce
pays, outre les cas humains d'encéphalite japonaise, l'issue
fatale de l'encéphalite japonaise équine pose un problème
économique. Le Japon a communiqué sa technologie de production du
vaccin inactivé preparé sur cerveau de souris à l'Inde, à la
Thaïlande et au Viet Nam. (ASIE, JAPON, EPIDEMIE, VACCINATION,
EPIDEMIOLOGIE)
93.77.17 - anglais - Y. GHENDON, Microbiology
and Immunology Support Services, Division of Communicable
Diseases, WHO, Geneva (Suisse)
La grippe - impact et lutte (Influenza - Its Impact and Control)
(p. 306-311)
Les épidémies se propagent rapidement d'un pays à l'autre et au
cours d'une année moyenne, jusqu'à 500 millions de personnes
peuvent être touchées par la maladie. Elle peut être mortelle, en
particulier la grippe A, et les nouveaux virus qui ont fait leur
apparition en 1957 (grippe asiatique) et en 1968 (Hong Kong) ont
causé, selon les estimations, au moins 100.000 décès aux Etats-
Unis d'Amérique. Des décès peuvent également se produire les
années où aucun nouveau virus n'apparaît; aux Etats-Unis, on a
observé une surmortalité d'au moins 10.000 décès lors de chacune
des 18 épidémies enregistrées entre 1957 et 1985. Lorsque les
virus responsables de la flambée et ceux qui entrent dans la
composition du vaccin antigrippal sont très proches, on peut
éviter jusqu'à 79-80% des cas de grippe. Aux Etats-Unis, prévenir
80% des cas reviendrait à économiser 2,5 millards dollars des EU.
La stratégie de la lutte antigrippale doit se fonder sur le
mécanisme de l'immunité vis-à-vis de la maladie. Le programme
Grippe de l'OMS, créé en 1947, s'attache tout particulièrement à
l'isolement et à la caractérisation rapides des nouvelles souches
en vue de la production de vaccins efficaces. Il repose sur un
réseau de 110 instituts nationaux de la grippe reconnus par l'OMS
et désignés par les gouvernements respectifs de 79 pays, ainsi que
sur trois centres collaborateurs OMS de référence et de recherche
pour la grippe. Fin février de chaque année, l'OMS émet des
recommandations pour la composition des vaccins antigrippaux à
utiliser lors de la saison épidémiologique à venir. (OMS,
EPIDEMIE, GRIPPE, VACCINATION)
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