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France (Paris)70
CAHIERS DES SCIENCES HUMAINES
1992 - VOLUME 28, NUMERO 2
93.70.01 - français - Bertrand-F. GERARD,
ORSTOM, 213 rue La Fayette, 75480 Paris Cedex 10 (France)
Paroles d'écriture. La lecture des traces dans des sociétés sans
écriture (p. 161-186)
Les dispositifs graphiques protohistoriques ne relèvent pas
nécessairement de systèmes d'écritures. En revanche, il apparaît
que, dans les sociétés caractérisées comme relevant de
civilisations orales, la lecture de signes naturels ou
anthropiques précède l'écriture. Ces dispositifs graphiques, tout
comme des éléments naturels qui font signe du passé le plus
ancien, la parole, qui tient de ce passé sa valeur de vérité. Ils
sont à considérér comme des signes de significations. (AFRIQUE
OCCIDENTALE, AUSTRALIE, ANTHROPOLOGIE)
93.70.02 - français - Denis VIDAL, Sociologue,
ORSTOM, 213 rue La Fayette, 75480 Paris Cedex 10 (France)
Le gandhisme en écho. Des traditions de résistance à l'épreuve du
colonialisme (p. 187-207)
L'article fait apparaître l'ambiguïté fondamentale du succès du
mouvement de non-coopération, lancé en Inde par Gandhi, à la
lumière d'une analyse de diverses formes d'action collective,
violentes ou non, en usage dans la province du Rajasthan.
Rébellions de nombre (Rajputs) contre le souverain, révoltes tribales,
chantage au suicide de la part de certaines castes, Brahmanes, Bhats,
Charans (bardes dont l'auteur montre le rôle essentiel dans la
société), émigration protestataire de populations entières, y sont
autant de modes coutumiers de protestation sociale. Mais, du fait
de la fermeté britannique à leur encontre, qui modifie les règles
habituelles du jeu, leur efficacité est progressivement remise en
cause durant la période coloniale. La non-violence prônée par
Gandhi s'inscrit sur fond d'une crise généralisée des modalités
traditionnelles d'intervention ou de résistance des diverses
communautés locales. Sa chance fut d'avoir pu sembler capable
d'apporter une solution adéquate et unique à cette crise
multiforme. Ainsi se comprennent des ralliements paradoxaux, ceux
de groupes sociaux très éloignés des idéaux grandhiens ou
étrangers aux objectifs nationalistes. (INDE, COLONIALISME)
93.70.03 - français - Philippe LENA, Museu
Goeldi, Departamento de ciências humanas, CP 399, 66040 Belem (PA)
(Brésil)
Trajectoires sociales, mobilité spatiale et accumulation paysanne
en Amazonie brésilienne: un exemple en Rondônia (p. 209-234)
Différents scénarios qui prévoient l'évolution de la petite
agriculture amazonienne sont examinés de façon critique, ainsi que
les différentes théories qui tentent d'interpréter les dynamiques
actuelles. Les résultats d'une enquête réalisée auprès d'un même
échantillon de 100 familles du PIC Ouro Preto (Rondônia), à sept
ans d'intervalle, sont utilisés pour évaluer les possibilités
d'accumulation de cette petite agriculture et pour analyser les
stratégies développées par les migrants. L'élevage apparaît comme
la solution la mieux adaptée aux conditions spécifiques de la
avec toutes les conséquences que cela implique au niveau des
déboisements. En outre, la vente de la terre, suivie du rachat ou
de l'occupation d'un lot moins valorisé, paraît être une stratégie
couramment utilisée par les colons pour obtenir le capital qui
leur fait défaut. (BRESIL, MIGRATION INTERIEURE, ENVIRONNEMENT)
93.70.04 - français - Kamala MARIUS-GNANOU,
Géographe-économiste, Résidence Genovia, bât. B, Chemin-Bontemps,
33400 Talence (France)
Révolution verte et maîtrise alimentaire: le cas de la région de
Pondichéry (Inde méridionale) (p. 235-259)
Enclavée dans le Tamil Nadu, la région de Pondichéry a connu une
forme d'autosuffisance rizicole grâce au de la révolution verte -
puits, variétés à haut rendement et à cycle court, engrais et
pesticides - à l'encadrement rural et à la capacité d'innovation
des agricultueurs. En moins d'un quart de siècle, la production
rizicole a triplé alors que la surface rizicole ne s'est étendue
que de 15%. Cette hausse du revenu agricole a essentiellement
profité aux exploitants, puisquelle a permis d'abaisser le seuil
minimal d'une exploitation autosuffisante alimentairement. En
revanche, l'insuffisance de la diversification économique et la
forte pression démographique sont à l'origine d'une
prolétarisation de certains exploitants marginaux et une
paupérisation des sans-terre. (INDE, AGRICULTURE, ALIMENTATION,
PRODUCTION ALIMENTAIRE)
93.70.05 - français - Jean-Louis CHALEARD,
Ecole Normale Supérieure, 31 avenue Lombart, 92261 Fontenay-aux-
Roses Cedex (France), et Papa-Samba N'DAW, CIRES, Université
d'Abidjan (Côte-d'Ivoire)
Migrations et intensifications: la dynamique agraire des Lobi du
Nord-Est ivoirien (p. 261-281)
Les autorités ivoiriennes ont créé de toutes pièces des villages
dans une zone vide du Nord-Est pour y installer et y fixer des
Lobi. Ceux-ci pratiquent une agriculture dynamique et performante,
qui associe à des céréales nourricières l'igname, plante
alimentaire destinée aux marchés urbains. Mais les techniques très
extensives supposent une migration constante des producteurs à la
recherche de nouvelles terres à culture. Le coton, qui entraîne
une intensification des techniques et favorise une stabilisation
des populations, a été introduit depuis peu. Mais son succès est
limité et inégal car il s'agit d'une spéculation beaucoup moins
rémunératrice de l'effort que l'igname. Les Lobi continuent de
migrer. (AFRIQUE OCCIDENTALE, COTE D'IVOIRE, AGRICULTURE,
MIGRATION INTERNE)
93.70.06 - français - Jean-François BARE,
Anthropologue, ORSTOM, 213 rue La Fayette, 75480 Paris Cedex 10
(France)
La Tunisie, la petite entreprise et la grande banque. Une
tentative de description d'un prêt d'aide au développement (p.
283-304)
Cet article s'efforce de décrire les modalités de création et de
fonctionnement d'un prêt d'aide au développement. Pour ce faire,
il considère ce prêt comme un système d'acteurs nationaux ou
internationaux, qui évolue dans la durée. L'article attire
l'attention sur la nécessité, en matière d'évaluation de l'aide au
développement, d'enquêtes directes auprès des acteurs, de nature
tout à la fois descriptive et rétrospective. (TUNISIE, AIDE AU
DEVELOPPEMENT)
93.70.07 - français - Bernard CONTAMIN,
Economiste, ORSTOM, 04 BP 293, Abidjan (Côte-d'Ivoire), et Yves-
André FAURE, Socio-Economiste, ORSTOM, Département Sud, 01 BP 182
Ouagadougou (Burkina Faso)
Des économies et des Etats en Afrique francophone: pour comprendre
l'interventionnisme (p. 305-326)
Les Etats ne sont plus en odeur de sainteté. Accusés d'être les
fauteurs de troubles financiers et les agents principaux de la
crise économique et sociale africaine des années 80, ils voient
leur rôle, en principe, réduit par les programmes d'ajustement
structurel et par les politiques de libéralisation menées depuis
une dizaine d'années. L'analyse économique de l'interventionnisme,
élargie à la sociologie et à l'histoire, met en évidence les
nombreux déterminants de la montée en puissance des Etats, les
multiples intérêts qu'ils servaient et l'ampleur des fonctions
dont on les avaient investis; par là, elle suggère une
appréciation moins négative et plus nuancée de leur action et elle
permet de comprendre les échecs évidents et les limites patentes
des ajustements et des privatisations en cours. (AFRIQUE
FRANCOPHONE, RECESSION ECONOMIQUE)
93.70.08 - français - Philippe LAVIGNE
DELVILLE, Agronome-anthropologue, Groupe de recherches
anthropologiques EHESS-CNRS, 2 rue de la Charité, 13002 Marseille
(France)
Groupements villageois et processus de transition (p. 327-343)
En Afrique de l'Ouest, la multiplication des groupements paysans
et des associations villageoises doit désormais être perçue comme
un phénomène social à part entière. Aussi éloigné de la conception
utilitariste que de l'idéologie communautaire, un groupement est
d'abord un problème d'action collective pour les villageois;
interfaces entre technique et rapports sociaux, les groupements
reflètent et cristallisent en leur sein les enjeux de pouvoir de
la société globale. Ils sont à la fois révélateurs et effecteurs
des dynamiques de changement social. (AFRIQUE OCCIDENTALE,
PAYSANNERIE, COLLECTIVITE RURALE)
1992 - VOLUME 28, NUMERO 3
RECOMPOSITIONS SOCIALES EN AMERIQUE LATINE (Ière Partie)
93.70.09 - français - Nadya Araujo CASTRO et
Antonio Sérgio Alfredo GUIMARAES, Département de sociologie,
Université fédérale de Bahia, Estrada de Sao Lazaro, 197
Federaçao, Salvador BA 40210 (Brésil)
Les ouvriers de la décennie perdue. Réflexions sur le travail
industriel et les identités de classe à Bahia (Brésil) (p. 373-
389)
Dans ce texte, les auteurs étudient le processus de formation
d'une identité de classe parmi les travailleurs les plus qualifiés
et dont la présence récente est la plus marquante sur la scène
régionale du Nordeste au Brésil, région périphérique au plan
industriel. On reprend et on critique les arguments généralement
utilisés pour défendre la thèse de l'impossibilité de l'émergence
de classes ouvrières dans ce type de contexte: salaires et
qualifications relativement élevés du point de vue régional,
stabilité de l'emploi, capital public et idéologie . En leur
opposant l'optique d'une théorie moins objectiviste, et à partir
d'une large expérience de recherche auprès des travailleurs de la
pétrochimie à Bahia, les auteurs décrivent les mécanismes qui ont
conduit, dans ce cas concret, à la consolidation de syndicats de
type anticapitaliste et largement acceptés parmi les travailleurs.
(BRESIL, TRAVAILLEUR QUALIFIE, CLASSE SOCIALE)
93.70.10 - français - Thierry LULLE,
Universidad Externado de Colombia, Facultad Trabajo Social, AA
034141 Bogota (Colombie)
Un aiguillage ambigu: le rôle de l'emploi dans le bâtiment dans
l'insertion des migrants à Bogota (Colombie) (p. 391-411)
Cet article vise à donner un éclairage sur les mécanismes actuels
d'insertion des migrants à Bogota en considérant plus
particulièrement le rôle que joue l'emploi dans ce processus.
Cette analyse s'appuie sur l'examen des trajectoires
professionnelles et sociales de migrants travailleurs du bâtiment.
Il apparaît que l'emploi dans le bâtiment joue plusieurs rôles:
celui d'être transitoire, permettant au migrant d'attendre des
possibilités plus gratifiantes dans d'autres branches, celui de
fixer le migrant dans cet état transitoire, le maintenant dans une
certaine stagnation tout en lui donnant l'illusion d'une non-
exclusion sociale, celui de favoriser, à partir du moment où le
migrant réussit à avoir des relations privilégiées avec son
employeur, une ascension professionnelle et sociale passant par
l'accès au statut d'indépendant. (COLOMBIE, CAPITALE, TRAVAILLEUR
MIGRANT, INTEGRATION)
93.70.11 - français - Michel AGIER, Centro de
Recursos Humanos, Université fédérale de Bahia, Estrada de Sao
Lazaro, 197 Federaçao, Salvador BA 40210 (Brésil)
L'emprise urbaine. Famille, familialisme et modernité à Bahia
(Brésil) (p. 413-437)
Le familialisme est-il un archaïsme appelé à disparaître avec
l'urbanisation, l'idustrialisation et la réduction de la taille
des ménages? L'étude d'un quartier populaire, à Bahia, montre
l'existence simultanée d'une grande diversité d'arrangements
domestiques et d'un ample consensus symbolique autour des valeurs
familiales et de leur emprise. C'est ce qui fonde le sentiment
communautaire des quartiers populaires, à la base de la légitimité
des mouvements sociaux urbains actuels. (BRESIL, TRAVAILLEUR
QUALIFIE, CLASSE SOCIALE)
93.70.12 - français - Pierre PELTRE, ORSTOM,
213 rue La Fayette, 75480 Paris Cedex 10 (France), et Robert
D'ERCOLE, IFEA, Les Mas-Perrichaud n . 5, 15 rue de la Contamine,
38120 Saint-Egrève (France)
La ville et le volcan. Quito, entre Pichincha et Cotopaxi
(Equateur) (p. 439-459)
Située dans un environnement montagneux à 2.800 mètres d'altitude,
la ville de Quito (1 million d'habitants) vit sous la menace de
risques naturels sérieux: coulées de boue, éruptions volcaniques,
séismes, dont les deux premiers sont étudiés du point de vue de la
gestion de l'environnement urbain. Les risques liés à la
morphologie volcanique du site ont été décrits par dépouillement
de la presse de 1900 à 1988; ils sont de gravité limitée, mais
très fréquents, et peuvent être partiellement minimisés par des
aménagements. Les lahars (flux de boues et de débris) que
produiraient de nouvelles éruptions des deux volcans voisins
seraient très dangereux, mais leur fréquence prévisible est rare;
leur prévention relève de la prévision et de l'évacuation des
populations menacées. Dans les deux cas, ces risques sont dus à
une croissance urbaine qui a méconnu les contraintes de
l'environnement; les mesures de protection, aménagement ou
évacuation préventive, sont d'une gestion délicate, et posent
notamment des problèmes de perception du risque, de diffusion de
l'information et d'éducation, dont l'incidence a été étudiée en
détail dans les secteurs menacés par le Cotopaxi au moyen d'une
enquête portant sur 2.000 familles. (EQUATEUR, CATASTROPHE NATURELLE,
MILIEU URBAIN)
93.70.13 - français - Catherine AUBERTIN,
ORSTOM, 72 route d'Aulnay, 93143 Bondy Cedex (France)
Le droit au logement: enjeu démocratique ou instrument du
clientélisme? L'exemple de Brasilia - District fédéral (p. 461-
479)
Le droit au logement, nouvellement inscrit dans la constitution
brésilienne est-il un bon modificateur des mutations urbaines?
Après avoir rappelé que les politiques publiques en matière de
logement à Brasilia n'ont pas amorcé de changements radicaux et
que les mouvements associatifs ont du mal à se présenter comme
porteurs d'une alternative démocratique de gestion urbaine, on se
demande si les réels changements ne se situent pas dans une
nouvelle approche des faits qui privilégie les itinéraires et les
relations entre acteurs. Le logement apparaît alors comme enjeu de
représentation et de constitution de liens sociaux. (BRESIL,
PAUVRETE, LOGEMENT)
93.70.14 - français - Jeanne BISILLIAT,
ORSTOM, 72 route d'Aulnay, 93143 Bondy Cedex (France)
Comment être pauvre et citoyen? (p. 481-496)
Cet article montre le rôle important de l'idéologie de l'église de
la Libération dans la naissance des mouvements populaires
d'habitation ainsi que son rôle, également important, dans
l'organisation des revendications et la formation des populations
pauvres à Sao Paulo, Brésil. Mais il souligne également les
difficultés, voire les impossibilités pour que ces mouvements
populaires deviennent des forces réelles de changement social.
(BRESIL, PAUVRETE, LOGEMENT)
93.70.15 - français - Didier FASSIN, Institut
français d'études andines, AP 17.11.06596,
Quito (Equateur)
L'espace féminin dans le champ politique. Mobilisations de femmes
dans les milieux populaires en Equateur (p. 497-514)
Les mouvements féminins dans les milieux populaires en Amérique
latine n'ont commencé que récemment à faire l'objet de travaux de
sociologie et d'histoire, et l'intérêt s'est surtout porté sur les
plus spectaculaires d'entre eux. A partir de deux études de cas
réalisées en Equateur, l'une en milieu urbain, l'autre en zone
rurale, ce sont des formes plus banales de mobilisations qui sont
analysées, pour tenter de restituer le sens des pratiques
politiques des femmes au quotidien. (EQUATEUR, FEMME, CLASSE
OUVRIERE)
93.70.16 - français - Gérard ROY, ORSTOM, rua
Caiubi 372, Apt. 22, 05010 Sao Paulo (Brésil)
Du travailleur salarié au petit producteur libre: quelle
construction pour des expériences de réforme agraire? (p. 515-534)
Au Brésil, dans la période de la transition démocratique, l'Etat
de Sao Paulo fait l'expérience d'implantation de familles de
travailleurs à la campagne, selon le système collectiviste ou
semi-collectiviste. Très vite ces expériences tournent court dans
leur conception intiale pour avoir privilégié l'efficacité et
l'égalité des producteurs aux dépends de leur liberté. (BRESIL,
AGRICULTEUR, REFORME AGRAIRE)
1992 - VOLUME 28, NUMERO 4
RECOMPOSITIONS SOCIALES EN AMERIQUE LATINE (IIème Partie)
93.70.17 - français - Philippe LENA, Museu
Goeldi, Departamento de ciências humanas, CP 399, 66040 Belem (PA)
(Brésil)
Expansion de la frontière économique, accès au marché et
transformation de l'espace rural en Amazonie brésilienne (p. 579-
601)
Le désenclavement de l'Amazonie entraîne la transformation des
systèmes de production des populations locales et des immigrants,
ainsi que l'apparition de mouvements sociaux qui sont souvent
interprétés de façon univoque comme une défense des cultures et
des formes de production régionales. Il semble que ce soit là un
phénomène secondaire comparé à l'ampleur d'une revendication de
citoyenneté et de participation, dans laquelle l'intégration au
marché et l'accès à la consommation représentent un enjeu
fondamental. Cette dynamique générale d'intégration est cependant
caractérisée par des grandes différences de rythme et de modalités
dues aux formes sociales mises en place dans le passé et aux
conditions géographiques très hétérogènes, où le poids de la
distance et l'accessibilité représentent des facteurs extrêmement
contraignants pour une agriculture en voie de modernisation.
(BRESIL, MOUVEMENT SOCIAL, DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE)
93.70.18 - français - Michel PORTAIS, ORSTOM
Mexico Homero 1804-1002, 11510 Mexico (Mexique)
La valée de Mexicali: un satellite agricole de la Californie? (p.
603-623)
La vallée de Mexicali, à la frontière nord-ouest du Mexique avec
les Etats-Unis, est constituée par la plaine deltaïque du Colorado
qui se prolonge, au nord, par Imperial Valley. 20.000 hectares irrigués de
chaque côté de la frontière, dans des conditions naturelles
pratiquement identiques, mais qui ont connu, depuis le début de
leur aménagement, en 1900, des histoires différentes. La chronique
de l'organisation de ces deux espaces est lue à travers la grille
de deux logiques totalement différentes: la logique réticulaire,
qui a prévalu jusqu'en 1937, et la logique territoriale, qui a
dominé de 1937 à 1982. Dans le cadre de la politique d'ouverture
des frontières et de désengagement de l'Etat, qui est menée depuis
1982, ce sont les différences engendrées par l'histoire qui sont
la source de nouveaux dynamismes. La Basse-Californie et
spécialement la vallée de Mexicali, s'intègre à de nouveaux
réseaux internationaux, mais aussi à une grande région
californienne. (ETATS-UNIS, MEXIQUE, DEVELOPPEMENT AGRICOLE)
93.70.19 - français - Luc CAMBREZY, ORSTOM,
911 avenue Agropolis, B.P. 5045, 34032 Montpellier Cedex (France)
Terre et territoire au Mexique (Veracrus). De la réforme agraire à
la fiction municipale (p. 625-642)
Au Mexique, la réforme agraire constituait depuis plusieurs
décennies un des meilleurs piliers de la stabilité politique et
sociale du pays. L'interminable répartition des terres a cependant
contribué à renforcer les dysfonctionnements entre organisation
foncière et division territoriale, qui, en éclairant d'un jour
inhabituel la toute-puissance du pouvoir central, mettent en doute
la réalité du concept de . Le blocage actuel du système foncier,
la difficile cohabitation entre propriétaires privés et
organisations collectives, l'impossible reproduction du système
ejidal, sont autant d'éléments qui conduisent aujourd'hui le pouvoir à
mettre en oeuvre de nouvelles mesures de réglementation foncière.
Le y survivra-t-il? (MEXIQUE, REFORME AGRAIRE)
93.70.20 - français - Jean-Yves MARCHAL,
ORSTOM, 213 rue La Fayette, 75480 Paris Cedex 10 (France)
Bref retour en arrière: les haciendas dans leur gloire (p. 643-
664)
Au Mexique, l'hacienda a été rayée de la carte après qu'une
réforme agraire, débutée dans les années 20, avait procédé au
réaménagement foncier du territoire. Mais donner la terre est une
chose; permettre d'en tirer profit en est une autre. Aujourd'hui,
les campagnes s'endorment dans l'autoconsommation, après une
tentative de avortée. Le Mexique importe des céréales pour
répondre à la demande interne. Or, un traité de libre-échange avec
les Etats-Unis et le Canada est en cours d'élaboration. On parle
donc de compétitivité alors que, dans son ensemble, la campagne ne
suivra pas. Dans ces conditions, le modèle de la grande
exploitation capitaliste ressurgit du passé. (MEXIQUE, ETATS-UNIS,
CANADA, AGRICULTURE, COMMERCE)
93.70.21 - français - Odile HOFFMANN, ORSTOM,
213 rue La Fayette, 75480 Paris Cedex 10 (France), et David
SKERRITT, Universidad Veracruzana, Centro de Investigaciones
Historicas, Apartado Postal 369, Xalapa 91000, Veracruz (Mexique)
Enquête sur une figure peu connue du monde rural: le ranchero du
Mexique (p. 665-684)
Pendant longtemps, la référence à la figure du ranchero s'est limitée
au domaine populaire, les sciences sociales adoptant un schéma
d'explication qui la réduisait au rôle de petite bourgeoisie du
monde rural. Depuis plusieurs années, de nouveaux travaux
prétendent réviser cette interprétation, en insistant souvent sur
le rôle politico-militaire que jouèrent de nombreux rancheros pendant
la révolution du début du XXe siècle. L'article s'efforce
d'analyser les processus qui, dans un temps long et à un rythme
lent, conduisirent à la formation du ranchero comme individu, puis à
la consolidation du groupe ranchero lui-même. Avec une approche
plurielle qui inclut des éléments géographiques, matériels,
culturels et politiques, les résultats des recherches menées par
les deux auteurs dans le centre de l'Etat de Veracruz mettent
l'accent sur la pérennité et la capacité d'adaptation du groupe
des rancheros mexicains depuis plus d'un siècle. Les études publiées
sur ce même thème pour d'autres pays américains permettent
d'utiles comparaisons. (MEXIQUE, MILIEU RURAL)
93.70.22 - français - Florence PINTON,
Département de sociologie, Université Paris-X, 18 rue Descartes,
75005 Paris (France), et Laure EMPERAIRE, ORSTOM-INPA-ECOLOGIE, CP
478, 69011 Manaus (AM) (Brésil)
L'extractivisme en Amazonie brésilienne: un système en crise
d'identité (p. 685-703)
Facteur historique de peuplement, l'extractivisme constitue une
source non négligeable de revenus pour l'Etat d'Amazonas (Brésil)
et touche pratiquement l'ensemble de la population rurale. La
question de son devenir rejoint soudainement celle des politiques
de développement à suivre conciliant la valorisation de l'Amazonie
avec sa préservation. Cependant la polémique engagée par les
experts quant à la viabilité économique et sociale des tend à
faire l'impasse sur la complexité des systèmes de production dans
lesquels s'insère cette activité. A partir d'un travail de terrain
réalisées en Amazonie centrale, nous présentons quelques résultats
concernant une communauté de caboclos. Les comportements et stratégies
observées témoignent des difficultés que doivent affronter les
acteurs locaux face à une dynamique de développement qui leur
échappe de plus en plus. Cette remise en question d'une activité
ancienne semble être l'expression de la crise d'un système de
production de plus en plus contesté. (BRESIL, POPULATION RURALE,
POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT)
93.70.23 - français - Christian GEFFRAY
La dette imaginaire des collecteurs de caoutchouc (p. 705-725)
Le principe de la subordination du travail des seringueros à leurs
résulte du monopole que ces derniers exercent collectivement sur
les moyens de circulation des biens (moyens de transport et
d'échange). Les patrons parviennent ainsi à s'approprier la
totalité de la valeur marchande du produit du sur-travail effectué
par la de leur marché captif (le seringal). La transaction marchande
n'est que la forme prise par les transferts effectifs qui se
réalisent à l'intérieur du marché captif, et qui se résolvent en
ceci: remise de moyens de subsistance et de travail contre la
totalité de la production de caoutchouc. Dans le cadre de cette
fiction marchande, la dette n'est que la forme comptable de la
dépendance du , enregistrée sur le livre de comptes qui
s'institue. Mais cette fiction est un élément constitutif de la
relation sociale envisagée dans l'article. C'est parce que les
sont les partenaires d'un marché fictif, assujettis aux comptes
d'un créancier imaginaire dont ils s'éprouvent les éternels
obligés, qu'ils viennent à être ses affiliés, membres d'une
famille non moins fictive constituée autour de la figure du
patron-parrain. L'auteur refuse l'expression approximative de
pour qualifier cette modalité de soumission du travail au capital
marchand. Au-delà du cas particulier du caoutchouc, il propose une
analyse de l'aviamento qui écarte l'explication par endettement.
(AMERIQUE LATINE, MARCHE DU TRAVAIL)
93.70.24 - français - Philippe HAMELIN,
ORSTOM, 22 rue Vauquelin, 75005 Paris (France)
Mutations au Brésil. Vue d'Amazonie (p. 727-748)
Le développement économique du Brésil durant les années 80, a été
très faible. Cette crise est-elle la résultante des mutations
politiques et sociales intervenues durant cette décennie ou au
contraire la crise est-elle la cause de ces mutations? Il est très
difficile de répondre, mais la société brésilienne de 1990 est
différente dans sa structure de celle de 1980. Le retour à la
démocratie en 1985, la baisse rapide de la fécondité et les
changements économiques, même s'ils ne se traduisent pas encore
dans les statistiques sont les indicateurs de cette profonde
mutation qui s'est diffusée dans toute la société et qui atteint
les zones le splus périphériques comme l'Amézonie. (BRESIL,
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE)
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